Définition
Le mallet finger correspond à une rupture du tendon extenseur ou une fracture de la base de la dernière phalange du doigt suite à un choc.
Le doigt prend alors une forme caractéristique en « maillet », avec une chute de la dernière phalange impossible à redresser activement.
Symptômes
Le signe caractéristique du mallet finger est l’impossibilité d’étendre la dernière phalange du doigt, qui reste en position fléchie de façon permanente.
Un léger gonflement ou hématome est possible tout comme une douleur modérée.
Dans certains cas, la rupture du tendon passe inaperçue et aucun traumatisme précis n’est identifié. Le patient découvre, parfois plusieurs jours après l’accident, que l’extrémité de son doigt reste fléchie, sans pouvoir l’étendre.
En l’absence de traitement bien conduit, la déformation en maillet évolue vers une autre déformation du doigt (col de cygne) plus difficile à corriger. En plus de la « chute » de la dernière phalange, s’ajoute une hyper-extension de l’articulation du dessus.
Un chirurgien orthopédiste doit être consulté endéans la semaine du traumatisme pour éviter des complications irréversibles.
Causes
Le mallet finger survient à la suite à un traumatisme direct sur l’extrémité d’un doigt.
Il apparait le plus fréquemment lors de la pratique d’un sport de ballon mais peut aussi se produire au cours de gestes quotidiens anodins comme faire son lit ou ouvrir une porte.
Diagnostic
Le diagnostic est clinique et généralement évident : l’extrémité du doigt reste bloquée en flexion partielle, souvent entre 30 et 45°, sans possibilité d’extension active.
Une radiographie du doigt est systématiquement réalisée pour rechercher un arrachement osseux et une éventuelle fracture associée.
Une échographie peut être utile, surtout dans un contexte d’accident du travail.
Traitements
Dans la majorité des cas, il n’est pas nécessaire d’opérer un doigt en maillet.
Le traitement conservateur de référence consiste en la pose d’une attelle permettant d’immobiliser l’articulation interphalangienne distale du doigt atteint en position d’extension.

L’attelle doit être portée avec rigueur et en permanence (jour et nuit) pendant 8 semaines pour éviter une déformation résiduelle. Puis encore durant 4 semaines uniquement la nuit. Le succès du traitement repose sur le port strict et continu de l’attelle. Tout retrait, même bref, compromet la cicatrisation et réduit les chances de bon résultat.
En cas d’arrachement osseux significatif avec déplacement, une ostéosynthèse est proposée. Et en cas d’échec du traitement conservateur, une ténodermodèse est réalisée.
Ces deux interventions chirurgicales se déroulent sous anesthésie locale au bloc opératoire.
En fin d’intervention, un gros pansement est positionné au niveau du doigt. Les broches sont retirées après 8 semaines. Vous devez être (idéalement) accompagné(e) le jour de votre intervention.
L’arrêt de travail varie d’une semaine (travail de bureau) à 8 semaines (travail manuel).
Suites opératoires et récupération
Un premier rendez-vous post-opératoire est planifié avec votre chirurgiens 1 semaine après l’intervention. Le deuxième rendez-vous de contrôle est prévu à 6 semaines.
Une attelle statique (soit standard soit thermoformable) sera le plus souvent posée dans les premiers jours après l’intervention.
Une mobilisation des autres doigts est possible immédiatement, de même que les autres articulations du doigt concerné.
La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien.
La rééducation de la zone opérée ne sera entreprise qu’après l’ablation des broches de façon à récupérer la mobilité du doigt.
La récupération dépend du respect du protocole d’immobilisation. Une raideur temporaire est fréquente et peut nécessiter quelques séances de kinésithérapie.
La récupération complète peut prendre plusieurs mois, surtout en cas de chirurgie.
Complications possibles
Comme dans toute chirurgie, des complications peuvent survenir. Il faut savoir que ces complications sont rares, comme par exemple, une infection, un hématome ou une algodystrophie.
Le tabac favorise la survenue de ces complications.
Enfin, un déficit d’extension permanent de l’articulation interphalangienne distale n’est pas rare, allant de 5 à 30°.
Enfin, d’autres complications restent possibles telles que : déformation résiduelle du doigt (déficit d’extension), une raideur articulaire, une douleur persistante ou gêne fonctionnelle,
de l’arthrose secondaire en cas de lésion articulaire.