Définition
Le kyste mucoïde est une petite tuméfaction (boule), au départ bénigne, remplie de liquide visqueux (mucoïde).
Dès l’apparition du kyste, il est recommandé de consulter un spécialiste afin d’éviter l’évolution vers une arthrite septique (à savoir une infection bactérienne de l’articulation).
Symptômes
Un kyste mucoïde se reconnait à :
- une petite masse ronde sous la peau
- localisée généralement près de l’ongle d’un doigt
- au début, souvent indolore mais sensible aux mouvements et au toucher
- avec une possible déformation et/ou des stries de l’ongle (kyste comprimant la matrice unguéale)
L’évolution du kyste est imprévisible : disparition temporaire ou variation du volume. Il peut se rompre spontanément et s’il n’est pas traité à temps, devenir le siège d’une infection touchant l’articulation mais également l’os sous-jacent (arthrite septique), nécessitant une prise en charge chirurgicale en urgence.
Causes
Le kyste mucoïde est généralement causé par une arthrose de la dernière articulation du doigt (articulation interphalangienne distale).
Cette usure progressive du cartilage articulaire provoque une inflammation et une production excessive de liquide, qui peut former une hernie donnant naissance au kyste.
Diagnostic
Le diagnostic du kyste mucoïde est basé sur l’observation et la palpation du kyste par le chirurgien lors de la consultation.
En plus de cela, une radiographie est réalisée pour rechercher une arthrose sous-jacente et évaluer son importance.
Une échographie peut également être recommandée pour écarter d’autres diagnostics (par exemple : la présence d’une tumeur).
Traitements
Si le kyste est petit et n’engendre pas de gêne fonctionnelle ou esthétique ni de douleur, une surveillance régulière est suffisante. En cas de suintement un pansement antiseptique est indiqué pour protéger la zone de toute infection.
En cas de kyste douloureux, volumineux ou rompu à la peau ou si l’ongle ou l’articulation sont déformés, une exérèse chirurgicale du kyste est proposée par le chirurgien.
Ce traitement chirurgical consiste à retirer entièrement le kyste, y compris sa racine pour réduire au maximum le risque de récidive. Il peut également inclure une prise en charge de l’articulation sous-jacente, avec résection des saillies osseuses et nettoyage articulaire si nécessaire.
L’exérèse nécessite parfois de réaliser un lambeau de couverture lorsqu’il y a une perte de substance trop importante. Ce lambeau de tissu est prélevé au niveau de la face dorsale du même doigt. Les tissus sont ensuite refermés par des points de suture.

L’intervention se déroule sous anesthésie locale au bloc opératoire. A la fin, un pansement stérile est appliqué pour protéger la zone opérée.
En cas d’arthrose sévère et de douleurs, le chirurgien peut envisager une intervention supplémentaire à l’ablation du kyste pour supprimer la douleur : l’arthrodèse.
Suites opératoires et récupération
Deux rendez-vous de contrôle sont prévus avec votre chirurgien : 48h après l’opération (changement du 1ier pansement et instructions de soins de la plaie) et 3 mois après l’opération (contrôle de l’évolution).
La mobilisation directement après l’intervention chirurgicale est encouragée. L’activité doit être reprise en douceur en favorisant aussi bien les mouvements en extension qu’en flexion afin d’éviter la formation d’adhérences cicatricielles.
Des séances de kinésithérapie peuvent aider à restaurer la mobilité et la force du doigt mais ne sont pas systématiques.
La cicatrice peut rester sensible et présente régulièrement une induration entre le 1er et le 3ème mois post-opératoire. Le lambeau est souvent le siège d’une perte de sensibilité, qui peut être parfois définitive.
La reprise du travail dépend de l’activité professionnelle et varie entre 1 et 4 semaines.
Complications
Comme dans toute chirurgie, des complications peuvent survenir. Il faut savoir que ces complications sont rares, comme par exemple : un hématome (2%) qui se résorbe en général tout seul en quelques jours, une algodystrophie (2 à 5 %) qui sera traitée médicalement et peut par contre durer plusieurs mois ou une infection locale (1%) qui peut nécessiter une nouvelle intervention et un traitement antibiotiques prolongé.
Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux de complications possibles.
La récidive du kyste est non négligeable (environ 10% des cas). En cas de récidive avérée, une arthrodèse de l’articulation arthrosique sera envisagée.