Fracture de métacarpien

Les fractures de métacarpiens, ou des phalanges, représentent une blessure courante de la main, notamment la fracture du col du 5ᵉmétacarpien (fracture du boxeur) qui en constitue près de 40 %. 

En général, ces fractures de la main ne nécessitent pas une prise en charge chirurgicale sauf lorsque la fracture est jugée instable, déplacée ou articulaire. Alors une ostéosynthèse est réalisée.

Définition

Une fracture de métacarpien correspond à la cassure d’un des cinq os longs reliant vos doigts à votre poignet. Elle peut toucher la base, la diaphyse ou la tête de l’os, et être isolée ou associée à d’autres lésions articulaires ou tendineuses.

Symptômes

Les signes cliniques les plus courant d’une fracture de métacarpien sont : 

  • une douleur vive au niveau de la main, majorée à la palpation et à la mobilisation
  • un gonflement de la main
  • une déformation du dos de la main (angulation, raccourcissement)
  • une difficulté à bouger les doigts
  • une diminution de la force de préhension

Causes

Les causes les plus fréquentes d’une fracture de métacarpien sont : 

  • un traumatisme direct (coup, choc, chute)
  • une blessure sportive
  • un accident domestique ou professionnel
  • une torsion violente « fausse manœuvre »

Notez que l’ostéoporose fragilise les os, les rendant plus vulnérables aux fractures soudaines et inattendues. 

Diagnostic

Le diagnostic repose sur l’examen clinique et est confirmé par des radiographies. Un scanner est parfois utile en cas de fracture complexe ou articulaire.

Traitements 

Les fractures bénignes, c-à-d stables, sont soignées par traitement conservateur avec un plâtre pendant 4 à 6 semaines (le temps de la consolidation) puis avec une orthèse amovible permettant une mobilisation précoce de la main.

En revanche, les fractures déplacées entraînant un raccourcissement, une angulation ou un trouble important de la rotation lors de la flexion-extension des doigts et qui modifient la biomécanique de la main font l’objet d’un traitement chirurgical. Les fractures multi-fragmentaires, articulaires et fractures ouvertes devront également être opérées. 

L’ostéosynthèse est le traitement chirurgical recommandé. Elle consiste à réduire la fracture et réaligner l’os  au moyen de broches, vis ou plaques pour aider à la consolidation.

Cette intervention se déroule sous anesthésie locorégionale ou générale au bloc opératoire. En fin d’intervention, un pansement ouaté et une attelle plâtrée sont positionnés.  

Vous pouvez quitter l’hôpital le jour même ou le lendemain de l’intervention en fonction des recommandations de votre chirurgien.

Suites opératoires et récupération

Après l’opération, 3 consultations de contrôle sont prévues avec le chirurgien.  

1 semaine après l’opération

Je vous reçois en consultation 1 semaine après l’opération pour retirer le pansement, surveiller l’évolution, réaliser des radiographies de contrôle et répondre à vos questions. 

Lors de cette consultation, nous échangeons également sur l’intérêt d’une attelle thermoformable, essentielle pour favoriser une récupération optimale. Elle permet de mobiliser le poignet et les doigts pour prévenir les raideurs, tout en maintenant une immobilisation relative pendant les périodes de repos.

En savoir plus sur les attelles thermoformables.

L’attelle thermoformable est mise en place dès que l’œdème local a suffisamment diminué. En revanche, si l’œdème reste important, nous différons sa mise en place d’environ une semaine et poursuivons l’immobilisation avec l’attelle plâtrée post-opératoire. 

Des séances de kinésithérapie sont prescrites afin d’assurer une bonne récupération de la mobilité du poignet et des doigts.

6 semaines après l’opération

Nous nous revoyons 6 semaines après l’intervention chirurgicale pour évaluer la consolidation de l’os au moyen de nouvelles radiographies de contrôle. J’examine aussi la cicatrice qui présente bien souvent une induration entre le 1er et le 3ème mois post-opératoire. 

La reprise du travail dépend de votre activité professionnelle : environ 3 semaines pour un travail de bureau et jusqu’à 8 semaines pour une activité manuelle intense. Pensez donc à prévenir votre employeur. 

9 mois après l’opération

Je vous reçois en consultation 9 mois après l’opération pour réaliser des radiographies de contrôle, évaluer la récupération et la bonne tolérance du matériel d’ostéosynthèse.

En cas de gêne occasionnée, le retrait du matériel peut être envisagé.

Complications

Comme dans toute chirurgie, des complications peuvent survenir : 

Infection (2%) : elle toujours possible malgré les précautions d’asepsie rigoureuse prises par le chirurgien.  Les signes locaux sont une douleur d’apparition progressive et croissante, pulsatile, une rougeur locale, un gonflement des tissus et éventuellement, des traînées rouges le long de l’avant-bras. Si l’un des symptômes apparaît, il faut recontacter d’urgence votre chirurgien ou le service des urgences.

Algodystrophie (3 à 7%) : c’est une complication imprévisible et aléatoire. C’est une inflammation pouvant survenir après une opération ou n’importe quel traumatisme, même mineur.  Celle-ci a pour principal inconvénient de ralentir la récupération avec un risque d’enraidissement des doigts si la mobilisation n’est pas suffisante. Si vous avez déjà fait une algodystrophie il faut alors le signaler.

Raideur articulaire (10 à 30%) et les adhérences au niveau du foyer de fracture (10%) ne sont pas à proprement parler des complications. Malgré une rééducation précoce bien conduite, il y a toujours des adhérences tissulaires autour de la fracture, en particulier avec les tendons de voisinage. Il est parfois nécessaire de pratiquer une intervention secondaire de « ténolyse », c’est-à-dire une libération de ces adhérences afin de retrouver des amplitudes articulaires satisfaisantes.

Pseudarthrose : le foyer de fracture peut ne pas consolider (non-union) du fait de multiples facteurs (fracture initiale complexe, antécédents médicaux, tabac…) et peut nécessiter de ce fait d’une nouvelle opération visant à faire consolider la lésion.

Attention : Fumer augmente le risque de complications quelque soit le type d’intervention chirurgicale. Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien ou votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac Stop au 0800 111 00 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté.

Table des matièresFAQ
Foire aux questions
Il faut compter entre 4 et 6 semaines.
 
Notez que les facteurs suivants allongent le temps de consolidation : âge du patient, tabac, diabète, problèmes vasculaires ainsi que le non-respect de l’immobilisation.
 
Après la consolidation osseuse, commence la rééducation pour favoriser une récupération complète de la main (comptez 2 à 3 mois).
Oui, fumer ralentit et complique la consolidation osseuse.
 
Le tabac est un facteur bien connu de retard de consolidation voire de non-consolidation. De plus, fumer augmente le risque d’infection.
 
Arrêter, même temporairement pendant quelques semaines, améliore considérablement vos chances de récupérer vite et complètement.