Prothèse interphalangienne

Indications 

Dans quels cas poser une prothèse interphalangienne ?

Contrairement à une idée reçue, l’arthrose des doigts n’est pas une fatalité ! La mise en place d’une prothèse interphalangienne peut redonner mobilité, souplesse et confort de vie dans plusieurs situations :

  • Arthrose digitale : usure progressive du cartilage, surtout au niveau des articulations interphalangiennes proximales (IPP).
  • Polyarthrite rhumatoïde ou autres affections inflammatoires : destruction articulaire chronique.
  • Séquelle post-traumatique : fracture, luxation ou lésion ligamentaire ayant abouti à une raideur ou une déformation douloureuse.
  • Raideur articulaire douloureuse invalidante malgré un traitement médical bien conduit.

La prothèse est envisagée lorsque les traitements conservateurs (antalgiques, infiltrations, orthèses) ne suffisent plus à soulager les douleurs ou à restaurer un usage fonctionnel de la main.

Traitement

Comment se déroule l’intervention ?

Avant l’opération

Un bilan d’imagerie ciblé est prescrit (radiographies, parfois scanner ou échographie) pour analyser l’état de l’articulation et planifier l’intervention. L’indication est toujours personnalisée en fonction de vos attentes, de vos activités et de l’état des autres articulations de la main.

L’intervention chirurgicale

L’intervention est réalisée en chirurgie ambulatoire, sous anesthésie locale ou locorégionale.

Elle consiste à remplacer l’articulation abîmée par une prothèse adaptée, dans le but de :

  • soulager la douleur ;
  • corriger une déformation ;
  • restaurer au mieux la mobilité fonctionnelle de l’articulation.

L’incision est mini-invasive, souvent longitudinale, sur la face dorsale du doigt. 

Suites opératoires et récupération 

A quoi s’attendre après l’intervention ?

Les douleurs post-opératoires sont modérées et bien contrôlées grâce à la prise d’antalgiques. Le doigt opéré est protégé par une attelle de repos pendant quelques semaines.

Une mobilisation douce du doigt est encouragée dès le lendemain de l’opération avec l’aide d’un kinésithérapeute. Une rééducation adaptée est essentielle pour un bon résultat fonctionnel.

La cicatrice est sensible entre le 1er et le 3ème mois post-opératoire, avec parfois une petite induration transitoire.

L’arrêt de travail dépend de l’activité professionnelle et varie entre 2 et 8 semaines.

Complications 

Quels sont les risques ?

Comme toute chirurgie, la mise en place d’une prothèse interphalangienne comporte des risques rares, mais qu’il faut connaître : infection (prévenue par les mesures d’asepsie et les antibiotiques prophylactiques) ; hématome ou saignement post-opératoirealgodystrophie (douleur et raideur prolongées). 

Notez que le tabac est un facteur de risque important : il augmente la probabilité de complications infectieuses et cicatricielles.

Arrêter de fumer 6 à 8 semaines avant l’intervention diminue significativement ces risques.

Il est également fortement conseillé de ne pas recommencer à fumer durant toute la période de convalescence.

Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien et votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac Stop (https://tabacstop.be) au 0800 111 00 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté.

Table des matièresFAQ
Foire aux questions

La prothèse interphalangienne est indiquée chez les patients souffrant d’une arthrose digitale avancée ou de séquelles traumatiques entraînant une gêne fonctionnelle importante.

Les principaux symptômes justifiant une chirurgie sont :

  • Douleurs chroniques et persistantes à l’articulation du doigt, souvent résistantes aux antalgiques classiques et aux anti-inflammatoires
  • Raideur articulaire empêchant la flexion ou l’extension complète du doigt
  • Déformation visible du doigt avec parfois un aspect en déviation latérale
  • Perte de force de préhension rendant difficiles des gestes simples du quotidien : boutonner une chemise, tourner une clé, écrire, cuisiner, jardiner…
  • Limitation de la mobilité qui réduit l’autonomie et affecte la qualité de vie

En résumé, la chirurgie par prothèse est envisagée lorsque la douleur et la perte de fonction deviennent trop handicapantes malgré un traitement médical bien conduit.

Avant de proposer une chirurgie, le chirurgien orthopédiste de la main explore toujours les traitements conservateurs, adaptés au stade de l’arthrose :

  • Médicaments antalgiques (paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens) pour calmer la douleur
  • Infiltrations de corticoïdes dans l’articulation, permettant de réduire l’inflammation et de soulager les douleurs pendant plusieurs semaines ou mois
  • Orthèses ou attelles de repos réalisées sur mesure par un orthésiste ou un ergothérapeute, qui stabilisent le doigt douloureux et limitent les contraintes mécaniques
  • Rééducation spécialisée (kinésithérapie ou ergothérapie) visant à maintenir la mobilité, renforcer la musculature environnante et apprendre à protéger les articulations
  • Adaptations de gestes et d’outils pour réduire les contraintes sur les doigts au quotidien

La chirurgie par prothèse interphalangienne n’est proposée que si ces solutions médicales deviennent insuffisantes pour contrôler la douleur et préserver une fonction satisfaisante de la main.

L’objectif principal de la pose d’une prothèse interphalangienne est avant tout de soulager les douleurs liées à l’arthrose ou aux séquelles traumatiques et de restaurer une mobilité fonctionnelle du doigt.

Il est rare de retrouver une mobilité parfaitement normale à 100 %.

Cependant, dans la grande majorité des cas, les patients récupèrent un doigt mobile, non douloureux et utile dans les gestes du quotidien (saisir des objets, taper au clavier, boutonner une chemise…).

La force de poigne peut être légèrement diminuée au début, mais s’améliore avec le temps et la rééducation.

Oui. Selon l’étendue de l’arthrose digitale ou des lésions, il est envisageable de poser plusieurs prothèses interphalangiennes au cours d’une même intervention chirurgicale.

L’opération se fait alors sous une seule anesthésie, ce qui évite plusieurs hospitalisations successives.

Le choix dépend de votre état général, de vos besoins fonctionnels et de la stratégie la plus adaptée pour optimiser la récupération de votre main.

Après une chirurgie de prothèse interphalangienne, la reprise de la conduite est en général possible au bout de 2 à 3 semaines.

Ce délai dépend de plusieurs facteurs :

  • Le contrôle satisfaisant de la douleur
  • La récupération d’une mobilité suffisante pour tenir fermement le volant et réagir en cas d’urgence
  • L’absence de pansement ou d’attelle gênant la préhension

Votre chirurgien vous confirmera individuellement le moment opportun pour reprendre la conduite en toute sécurité.